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Ce qui n’est pas dit… est souvent ce qui compte

(The English version follows)


L’enjeu silencieux du diplomate : voir ce que les mots cachent


Dans les échanges diplomatiques, surtout en contexte interculturel, les malentendus ne viennent pas seulement de la langue, mais du non-dit.


Un diplomate expérimenté sait que la partie visible du message — les mots — est souvent la moins fiable. C’est dans les silences, les micro-hésitations, les gestes infimes que se jouent les vrais enjeux : malaise, désaccord, méfiance, peur de perdre la face, ou simplement un besoin de protection.


Exemple réel : lors d’un dialogue sur une entente bilatérale, un représentant local écoute en silence, hoche la tête, puis détourne légèrement le regard. Le diplomate étranger croit à un acquiescement poli. Mais dans ce contexte culturel, détourner le regard signifie : « Je désapprouve, mais je ne peux pas l’exprimer sans vous faire perdre la face. »


À retenir pour les diplomates en interaction avec les nationaux :


  • Les signes de tension varient selon les cultures : froncement de sourcils, recul du buste, sourire figé, immobilité exagérée.


  • Le silence ne veut pas dire accord : il peut signaler un désaccord, une peur, une gêne… ou une stratégie d’attente.


  • L’interprétation rapide est un piège : ce qui semble être un signe de respect peut en réalité être une marque de distance.


Clés d’action (pour renforcer votre lecture et votre impact) :


1. Développez votre “attention flottante” Regardez l’ensemble du corps, pas juste le visage. Les mains, les pieds, le rythme de la respiration donnent souvent plus d’informations que les mots prononcés.


2. Formulez des hypothèses, mais suspendez votre jugement. Face à un comportement non verbal ambigu, posez-vous la question :

« Qu’est-ce que ce geste pourrait vouloir dire ici — et dans cette culture ? » Consultez un collègue local, ou reformulez doucement pour tester la compréhension mutuelle.

3. Créez des micro-moments de recul pour observer. Prenez quelques secondes avant de répondre. Observez ce qui change chez l’autre quand vous vous taisez, ou quand vous ralentissez votre débit. Le non-verbal se révèle souvent dans les interstices.


4. Soyez transparent sur vos intentions. Clarifiez que vous cherchez à comprendre, non à juger. Ex. :

« J’ai remarqué un silence à ce moment-là — est-ce un point qui mérite qu’on l’explore davantage ? »

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The Silent Game of Diplomacy — What’s Not Said Often Matters Most


In diplomatic interactions—especially across cultures—misunderstandings rarely come from language alone.They arise from what is not said.


Seasoned diplomats know that the spoken message is often the least revealing part of a conversation.The real dynamics play out in the pauses, micro-hesitations, shifts in posture—tensions, resistance, or unease masked behind courtesy.


A real-world example: during a bilateral discussion, a local representative nods silently and then slightly averts his gaze. The visiting diplomat assumes agreement. But in that cultural context, gaze aversion means: “I disagree, but can’t say so without making you lose face.”


For diplomats engaging with national counterparts:


  • Tension signals vary across cultures—a fixed smile, immobility, stiff hands, or subtle withdrawal.


  • Silence does not always mean consent—it can mean discomfort, disagreement, or strategic deference.


  • Quick interpretations are dangerous—what looks like respect might actually be avoidance.


Actionable tools (to sharpen your awareness and impact):


1. Develop “floating attention”.é Scan the whole body, not just the face. Hands, feet, breath rhythm often reveal more than words.


2. Make hypotheses, but suspend judgment. When faced with ambiguous behavior, ask yourself:

“What might this gesture mean here and now, in this culture?”Cross-check with a local colleague or gently restate your understanding.

3. Create moments of stillness to observe. Pause intentionally. Notice what changes in the other person when you slow down.The non-verbal often emerges in the space between.


4. Be explicit about your intent to understand. Let the other know you're seeking clarity, not confrontation. For example:

“I noticed a pause there—would it help to explore that point further?”

 
 
 

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